Les astuces de Michel Cymes pour s'habituer à son appareil auditif
A partir du 26 septembre 2019
Entendre Fargues-Saint-Hilaire
Benoit QUINETTE et Romain BRU, Audioprothésistes Diplômé d'Etat
A partir du 26 septembre 2019
On peut aller jusque dire qu'il existe un "mode d'emploi" de ces prothèses. Croire qu’il suffit de se les poser sur l’oreille pour bien entendre, c’est prendre le risque d’être déçu. Que fait-elle, la prothèse ? Elle amplifie les sons. Mais on n’écoute pas seulement avec ses oreilles. On écoute aussi avec son cerveau. Et le cerveau, quand il perçoit de nouveaux sons, il est un peu perdu, il faut donc lui laisser le temps de s’y habituer.
Tous les cerveaux ne réagissent pas de la même manière face à la nouveauté. Les techniques d’imagerie à résonance magnétique ont permis de démontrer que certains cerveaux ont une capacité d’adaptation plus développée que d’autres. On dit qu’ils jouissent d’une meilleur "plasticité". Or, la bonne nouvelle, c’est que cette plasticité, on peut la travailler. A la faveur d’une rééducation auditive.
Se prémunir contre l'isolement.
Elle se présente sous forme de tests qui permettent de comprendre où ça coince. Parfois, c’est le niveau de compréhension dans le bruit qui pose problème. Parfois, c’est la discrimination entre 2 voix pourtant différentes. De ces tests, découle un travail qui implique un orthophoniste, ou un ergothérapeute, voire un psy ou une assistante sociale. On rééduque, ou plutôt on éduque l’oreille. C’est l’affaire d’une dizaine de séances indispensables pour améliorer son confort de vie, et même plus que ça. Parce que ce qui est en jeu, c’est la vie sociale du patient. Sa confiance en lui. Sa capacité à améliorer ses rapports et ses échanges avec les autres par le biais de certaines astuces auxquelles on ne pense pas forcément quand on est seul pour affronter le handicap d’une audition défectueuse.
Les patients rechignent parfois à informer leur entourage de leur handicap, au prétexte qu’il est faible. Mais c’est un mauvais choix. Parfois, dire les choses désamorce bien des problèmes. Si, par exemple, vous demandez à vos proches de ne commencer à parler que lorsque vous pouvez les voir (ce qui permet de lire au besoin sur les lèvres), vous réduisez les risques d’incompréhension. Si, avant d’entamer un dialogue, vous prenez l’habitude de fermer un robinet qui coule, de baisser la radio ou de vous éloigner du lave-vaisselle qui ronronne, vous communiquerez forcément mieux.
Il y a toujours une pièce dans laquelle vous passez pas mal de temps. Imaginons que ce soit votre bureau.Si vous équipez cette pièce avec des miroirs, de manière à voir entrer les gens, cela réduira l’effet de surprise, lequel peut être source de stress et vous inciter à fuir la rencontre et l’échange. Mal entendre, on le sait, ça isole, et c’est contre cela qu’il faut se prémunir.
Source: rtl.fr
Article : Michel Cymes